Il est une terre de légende,

De rêves et de merveilles,

Lumière de jade et d'émeraude,

Du miel de sève s'écoule

Le chant des sylphides, 

D'harpes en fils de soie 

Vibre le souffle des fées, 

D'un bruissement de feuilles

S'escampent les nuées d'elfes 

Sous l'orbe lumineuse

D'un puissant mage.

Il est une terre de légende,

Embrumée d'or et d'argent

Où perle l'eau pure

En fontaine de cristal

Du souterrain d'écrin

Aux ancêtres défunts.

En la forêt de Brocéliande

Jadis terre de mon sang,

Berceau de mes aïeux,

Un jour je reviendrai...

J'irai te faire revivre,

Te donner l'essence de ma foi.

Le sang de l'espoir

Bout d'impatience

De savoir te revoir.

Il saura insuffler

La lumière de la vie

Dans la pénombre de l'oubli

Où sont enfouis mes amis

Sous les affres de l'ignorance.

J'ouvrirai la voie,

D'amour et de délivrance,

Au retour de nos territoires

Occultés à la belligérance.

Mon cœur est un grand seigneur

Que nul renégat ne pourfendra

Il est fidèle à l'éternel

Impénétrable aux misérables!

Si vous avez connu la tendresse,

Alors vous possédez un trésor

Digne des plus grandes richesses.

Recueille en tes mains ma tristesse

De n'en pas connaître la caresse

Mon pauvre cœur se confesse

De l'ignorance de mon corps.

Mais mon âme est maîtresse,

Car l'Amour rend plus fort

Ceux qui dans la détresse,

Font appel à sa sagesse.

Je suis deux

Ma vie est double

Quand tu es partie

Je suis partie aussi

Je suis avec toi

Et je suis ici

Je suis deux

Aux dominos de Dieu

L'as est double

La terre est son milieu

Je suis jeu et jeu dit je

Mais je suis deux

Je suis nous

Ici et en bas

En bas et en haut

Moi et toi, toi et moi

Tu n'es plus

Nous étions deux

Nous ne sommes plus

Tu es partie

Et moi aussi

Il ne reste de moi

Qu'un peu de nous

Une moitié de moi

S'en est allé

Avec l'entier de toi

Double jeu

Domino de Dieu

La terre est mon milieu

Je n'aime pas ce jeu

Je n'aime aucun jeu

Je n'aime que nous deux...

Le tourment si présent

Fait loi de mon temps

Il fait couler le sang

Et brise mes élans,

La force de son courant

N'est rien pourtant

Face à l'infini océan

De l'amour persévérant.

Le glas du souffrant

S'échouera sur mes flans

Et sculptera les pans

D'un nouveau continent.

Le mal être existant

De ses affres puissants

N'étouffera pas le chant

De l'âme enfant

Au cœur combattant...

Sur la pente du désespoir et de la révolte

Parmi les milliers d'obstacles déchirants 

Je préfère mourir une épée à la main

Les éléments dérivent se moquant du temps

Me relever, encore et encore, méprise aux vents, 

Je n'inspirerai pas l'oubli de mes lendemains.

Du sang momifié des plaies au cœur béant

Mes ennemis feront mauvaise récolte...

Tu n'es pas là pour toi, relève-toi 

Et marche jusqu'au bord du ravin;

Là tu verras ta fin...