• Je regardais la mémoire se retirer dans le noir, puis vint à moi la naissance, elle me dit: "si tu veux continuer tu dois tout oublier..." 

    Comme elle s'éloignait, je restais sur la page blanche d'incertain présent, scrutant la vie avec perplexité ... 

    Mais comment suis-je sensée évoluer si je ne me souviens pas de quoi ?

    Alors la vie narquoise me répondit: 

    "Tu es née quoi?

    Tu sais faire quoi?

    Tu vas faire quoi?

    Quoi, quoi, quoi, pour quoi, pourquoi?" 

    Elle passait son temps à se rire de moi et de mes émotions. Elle aimait se déguiser, porter des masques, un jour elle était belle et aimable, puis d'un coup devenait laide et haïssable, pour enfin se réjouir de me voir l'aimer et la détester, à vouloir me passer d'elle, à se croire indispensable au crépuscule de mes doutes, et tenter d'atteindre l'aube de mon indifférence ...

    A chacun de mes pas une page se tournait ...

    J'agrémentais mon espace de diverses ponctuations, la plus récurrente étant le point d'interrogation . Je parcourais chaque moment d'un pas mal assuré, mettant un pied devant l'autre passé vers l'inexistant nouvel instant ... Derrière moi s'accumulaient des pages d'amertume, de peur, de joie, de passion, de solitude, de larmes, de rires, ... , de temps sentiments et sons d'émois ...

    La mort m'observait de loin . Je devinai sa grande sagesse malgré la crainte qu'elle inspirait :

    "- Que cherches-tu ainsi ? me demanda-t-elle?

    - Mon sourire ...

    - Ah! oui, à l'entour de ma personne c'est une chose, il me semble, que l'on perd souvent, mais je vois bien que pour toi ça remonte à long temps, de naît sens on dirait bien ..."

    Devant mon silence elle fut prise d'une soudaine loquacité compatissante qui la rendit presque attendrissante :

    "Mais où peut bien être ce sourire?

    Surement pas ici, ni là; bon en attendant que tu le trouves je t'ai entendu tout à l'heure et je voulais te dire qu'avant de penser t'améliorer, il faudrait t'assurer de t'aimer assez pour être capable de rester fidèle à toi même ..."

    Elle prit une grande inspiration avant de pour suivre:

    " Par exemple, un couteau, à quoi sert un couteau?

    A couper, découper, trancher; et que peut-on faire d'autre avec? Visser, écraser, graver, sculpter, éplucher, trouer, creuser, scier ...

    Mais à force d'un mauvais usage il perdra le fil de sa lame, son essence pure ...

    Et bien c'est pareil pour toi, si tu étais un couteau il serait important de le rester pour mener à bien ta mission. Tu devrais t'améliorer en tant que couteau et non devenir une pioche pour certains, un tournevis, une scie pour d'autres, ou que sais-je encore qui changerait ta nature profonde ... sous l'influence des autres, par peur ou mimétisme, tu finirais par te perdre et t'oublier ...

    Commence par définir ce que tu n'es pas pour retrouver ce que tu es ...

    Mais où est donc ce sourire ? Ahlala !... On n'a pas idée aussi de perdre quelque chose d'aussi précieux !"

    A la voir ainsi se décrocher la machoire devant mon histoire et se démener pour ne pas m'emporter, j'en aurais presqu'envie de rire .

    Je la fixais dans le noir des orbites tentant de sonder ses ténébreuses pensées limbiques ...

    " - Quoi? Pourquoi creuses-tu ainsi l'intérieur de ma personne? Me demanda-t-elle en se tortillant comme si mon regard la démangeais jusque dans les entrailles.

    - Ne te fatigue pas, je sais que c'est la vie qui est partie avec mon sourire, lui répondis-je, elle me le rendra quand j'aurai accompli ce qu'elle attend de moi ... Mais je me posais une question, dis moi, entre la naissance et la mort il y a la vie, mais qu'y a t-il entre la mort et la naissance ?"

    Comme si elle était prise en défaut, la mort par réflexe se retourna, cherchant derrière elle une façon de me répondre ou pas . Après un moment de réflexion, elle fit volte face, et me dévisageant d'un air mystérieux, elle se pencha pour me souffler :

    " - Je n'y suis jamais allée moi, comment saurai-je?"

    Je levais les yeux en l'air avec un profond soupir pour bien lui signifier que je n'étais pas dupe…

    "- Ce n'est pas bien d'occulter ainsi ma question ... Allez fais un effort, tu vois passer tellement de monde, je suis sûre que tu sais !

    - Retrouve ton sourire, c'est tout ce que je puis te dire !"

    Sur ces entrefaites elle décida de me quitter et s'éloigna en grommelant:

    " Nan mais ils deviennent bien insolents, je vieillis moi, je ne les impressionne plus! ... Faut tout leur dire, ils ne font plus d'efforts, il va bientôt falloir que je meurs à leur place! Et gna gna gna! Et gna gna gna! Et pourquoi je lui dirais qu'il y a les limbes, les dix mansions, et ..., et puis ils n'y comprendraient rien de toute façon!"

     vasy07

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  •  

    La solitude est comme un clou planté dans le mur d'une maison abandonnée, il est plein de souvenirs mais plus rien ne s'y accroche ...

    Sur le mur blanc de la mémoire s'expriment les cadavres de la vie, et dans la poussière brillent les cendres d'un coeur ... Un clou, seul témoin de son existence s'adressa à l'occupant:

    " clou - Pourquoi me regardes-tu?

    lui -Je pense à tout ce que tu as vécu et ce que tu es devenu ...

    clou - Tu t'ennuies?

    lui - Non, jamais ...

    clou - Tu as besoin de moi? Allez, avoue tu te sens seul !

    lui - Non, vraiment pas, je sens l'univers, la terre, l'air qui me transportent et partagent avec moi l'immatérielle idée, l'inspiration de toute une multitude. Je ne me suis jamais senti isolé, or j'en ai eu l'impression avec les humains, imagine toi seul clou au milieu d'un tas de vis ... Mais maintenant j'ai compris que la solitude n'est qu'un concept humain tout comme le temps ... 

    clou - Comment ça? tu m'intrigues !

    lui - Tu en es le principal acteur.

    clou - Ah bon? Je réclame des explications !

    lui - Et bien revenons à ce pourquoi tu as été créé, n'est-ce pas pour assembler et consolider des matières organiques?

    clou - Oui, oui!

    lui - A l'époque tu assemblais et rassemblais ... Les hommes avaient encore un rapport à la terre et à l'univers ... Tu as fait des ponts, des outils, des ornements, des bijoux et même des instruments de musique .

    clou - Ah! Oui! je me souviens, les artisans me dorlotaient de leur savoir faire!

    lui - Et puis ...

    clou - Et puis ? Tu me fais peur!

    lui - Et bien comme l'être humain a un besoin vital de se définir en tant qu'individu, il ne cesse de créer ses propres limites. Il a donc commencé à t'utiliser pour fabriquer toutes sortes de boîtes. Au début c'était surtout à des fins communautaires, et puis c'est devenu bien plus sectaire ...

    clou - Oui je vois, maintenant ils quittent leur boîte maison dans une boîte transport pour aller dans une boîte travail, ils se ravitaillent dans des boîtes magasins et vont même se détendre dans des boîtes distraction, ils sont drôles ces humains! Ah mais le pire c'est que même dehors ils s'isolent avec leur casque dans leur boîte communication !! 

    clou - Et donc ?

    lui - C'est pourtant évident, la vie dans des boîtes isole de la terre, de l'air, du monde, ton usage a donc changé, tu es devenu "potence" ... On te plante dans un mur pour y fixer toute la nécessité d'une vie en boîte, tout ce qui aide à se séparer physiquement du monde et donc  des autres ... 

    clou - Comment?!!

    lui - On y accroche souvenirs, télévision, manteau, espoir ... Tant qu'on peut y accrocher quelque chose tout va bien, enfin c'est ce qu'on a tendance à croire ...

    clou - Bon je sers encore à quelque chose alors ! Je suis le clou du spectacle !

    lui - Non.

    clou - Mais comment ça?

    lui - Tout devient virtuel, nous sommes en plein essor de l'individualité, nous entrons dans l'ère de "l'individu-alité" ... La seule dimension de la solitude est celle de l'humanité .

    clou - Heu! Je ne comprends pas ...

    lui - La solitude, est une attitude. Ils t'ont abandonné, ils se sont abandonnés ... Chacun dans sa boîte ne fait que se lamenter d'être seul tout en fermant sa porte à l'autre .. ils en viennent à fermer leur coeur, c'est pourquoi je ne me sens seul que parmi les humains ... Ils manquent d'empathie ...

    clou - Mais pourquoi?

    lui - Parce que la solitude est bien plus supportable que la douleur ...

    clou -  Aie! Tu m'as cloué le bec ... "

    VASY07

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  • Il débarque sur le quai d'une nouvelle gare, comme d'habitude un quai trompant de solitude... Fatigué, il s'assoit sur un banc qui lui ressemble et pose sa valise, son seul bagage, si lourd pourtant que son bras frémissant, bouillonnant d'efforts, en tremble de repos...

    Pendant un long moment, il observe les gens, ce qu'il sait faire de mieux, non pas qu'il aime ça, mais force est d'admettre qu'on y est obligé, que ce soit pour aimer ou s'en protéger... Les va-et-vient incessants, les adieux et les retrouvailles, le flux et le reflux, une marée de vie dont il est depuis longtemps détaché... Les regards tombent, inquiets ou curieux, jamais indifférents à son accoutrement de vagabond, l'indifférence, il le sait, vient toujours plus tard... Quand on en a marre de le voir... Et ceux-là, regardent ailleurs, vers le mirage de leur vie.

    Les sons il n'y prête pas vraiment attention, toujours les mêmes, rengaine assourdissante. Au fond de lui règne la musique, du meilleur des batteurs, un coeur d'émotions, battant la démesure de l’Âme ourdie du corps.

    Non loin de là, sévit un pickpocket, à l’affût de tout à prendre, et rien à laisser. Son manège n'échappe pas au voyageur qui n'y accorde pas plus d'importance qu'aux pigeons et moineaux parcourant le macadam en quête de miettes. Le voleur, ayant repéré une proie potentielle, se rapproche imperceptiblement du banc où est échoué, selon lui, un naufragé de la vie.

    Il s'affale à son côté, prenant l'air exténué. Après un court moment, il se penche vers son voisin simulant l'empathie:

    - Vous venez de loin?

    - tout dépend de quelle gare...

    - vous avez l'air bien fatigué et votre bagage bien lourd...

    - et vous vous êtes bien curieux

    - oh vous savez c'est juste histoire d'engager une conversation, vous m'avez l'air sympathique, et ce qu'il y a dans votre valise ne m'intéresse pas...

    - il n'y a rien dans ma valise

    - ah et pourquoi la trimbalez-vous alors?

    - c'est tout ce que j'ai, toute ma vie...

    Et le voleur de ruminer: "soit il se fout de ma gueule, soit il est véritablement paumé, quoi qu'il en soit, y'aura toujours quelque chose à en tirer, sa valise est de bien belle qualité, son usure ne la rend que plus fiable." 

    Tout en discutant il jauge l'homme, en cas de course poursuite, son objectif étant armé, il n'attend plus que le bon moment...Et celui-ci arrive quand un enfant s'approche du voyageur, lui tendant un bouquet de fleurs.

    L'affaire est dans le sac, pense-t-il, profitant de cet intermède opportun, pour saisir l'objet de sa convoitise, et s'enfuir à toutes jambes...Il était lourd ce sacré bagage, et il espérait bien y trouver de quoi se satisfaire... Après un long parcours d'asphalte et de béton, il s'échoue enfin dans un terrain vague devenu décharge, à l'abri des regards.

    Il avait hâte de découvrir l'origine du bruit étrange qui l'avait accompagné tout au long de sa course. Qu'y avait-il donc dans cette valoche? Fébrile, il s'attaque aux serrures du précieux colis, et quand enfin son travail acharné est récompensé, retient sa respiration, les yeux collés sur ce qu'il s'apprête à découvrir. La surprise lui tord le ventre, et c'est dans un chapelet de jurons qu'il laisse échapper sa colère... Rien, il n'y a rien dans cette foutue valise!! Impossible!!!

    Pourquoi était-elle si lourde? L'orage passé, il inspecte un peu mieux l'intérieur, en quête de la chose qui avait cahoté dans ce grand vide. Peut-être une pépite, un diamant, qui sait? Il la secoue pour la repérer à l'oreille. Et enfin, il trouve, délogé d'un coin obscure, ce qu'il prend d'abord pour un caillou mais l'approchant de son oeil expert, il doit se rendre à l'évidence, une graine, ce n'est qu'une graine!

    Faut-il qu'il soit malade ce con de vagabond pour se trimbaler une graine dans sa valise. Merde! Quelle course pour que dalle! De rage il balance la graine aussi loin qu'il peut dans les ordures.

    Reprenant l'objet du délit, il s'apprête à prendre la direction de son fief d'attache, dans l'espoir d'en tirer quelque billet. Puis, il se ravise, touché par une idée, pourquoi n'y a-t-il pas pensé plus tôt? Il sort de sa manche son compagnon de tous les jours, un couteau efficace qu'il charge de dépecer le cuir résistant. Avec frénésie il recherche drogue, pierres précieuses ou documents importants...

    Il passe ainsi un long moment avec ses nerfs et son incompréhension, rien, toujours rien...

    Quand pour finir il se pose, exténué, c'est alors qu'il remarque un minuscule point blanc, si blanc au milieu de tout cet amas de brun délavé et de métal rouillé. Il se précipite dessus, et de l'anse de sa convoitise, il extirpe délicatement le reliquat de sa quête ... 

    Une simple feuille sur laquelle est inscrit un seul mot: ...MERCI...

    Le voyageur, lui, s'assoupit dans un dernier sommeil, enfin libéré, laissant une graine s'enfouir au chaud, dans l'ombre de la pestilence...

    Vasy07

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  • Yell, fille des sphères célestes, attendait dans le noir le retour de son père.

    Elle était pure, légère, de son essence diaphane émanaient les fragrances d'encens sacré. Le moindre de ses mouvements offrait aux vents les plaintes de la soie, les chuchotements du velours et les doux murmures de sa peau satinée.

    Yell ne riait ni ne pleurait jamais . Ses narines étaient surmontées de deux yeux immenses, ils miroitaient de toutes ses émotions, et reflétaient les cent ciels de sa naissance. Elle était orpheline, mais cela ne l'affligeait pas, très jeune elle avait décidé que la nature serait sa mère et le ciel son père ... Elle avait visité bien des planètes, et sa mère lui donnait toutes les ressources et la beauté, puisées dans les milieux riches ou hostiles. La douceur de ses caresses et les parfums de ses charmes exhalaient l'amour. Elle pouvait devenir redoutable quand on la blessait, mais sa patience était telle, que cela n'arrivait pas souvent ... Son père, lui, faisait montre d'un caractère toujours constant, il imposait l'atmosphère. Ses colères étaient terribles et fulgurantes. Ses tourments étaient trous noirs. Sa lumière donnait vie à toutes choses. Son énergie était éternelle et il savait donner tellement de chaleur réconfortante... 

    Elle connaissait tout de leur histoire, et de l'origine des mondes.

    Avant l'existence des mondes, il était deux univers, l'un sombre et l'autre lumière, dans l'obscurité régnait la matière pure, dans la clarté l'énergie était maîtresse ... Ces deux la s'ignorait superbement, si loin l'un de l'autre et si différents. Mais comme ils ne cessaient de grandir, ils finirent par se rencontrer, il y a de cela des milliards d'années ...

    Tous deux unirent leur force et leur être si intensément et passionnément qu'ils fusionnèrent ... Tout en fut bouleversé et un être extraordinaire naquit de cette union: l'amour ... Leur deux univers primaires avaient disparu, ils étaient devenus le berceau de la création.  Cet enfant était chacun d'eux, plus quelque chose qu'ils n'avaient encore jamais vu ... le mouvement, le changement ... la vie. Le nouvel être issu de leurs deux absolus,* (une équinoxe? orgasmique),  grandissait bien comme eux, mais il était aussi transformation, leurs univers étaient devenus essence ... et elle se renouvelait encore et encore ... Elle était désormais Evolution. Ils assistaient à la naissance de l'air, de l'eau , du feu , de la terre et puis ensuite naissaient le bruit, les odeurs, les ombres, la vie, l'atmosphère ... Puis encore les cris, les parfums, les couleurs, les êtres et enfin , le langage, la conscience, l'existence et le temps ...

    Yell n'avait point de coeur, elle était elle-même un coeur. Elle savait pourquoi elle était née, et contemplait la quête de sa vie comme le poète contemple l'aube du jour naissant ... Yell devait chercher les pierres, mais pas n'importe lesquelles, celles qui possédaient un coeur, prisonnier de la matière, qu'ils prenaient pour leur demeure. Elle sentait leur souffrance et savait aussi combien il serait difficile de les libérer … Le souvenir de sa petite soeur, qu'elle ne sut accompagner, lui mortifiait le coeur de tant de responsabilité, d'autant qu'elle n'avait que son amour pour oeuvrer et servir sa volonté ...

    LE BERGER DE LA LUNE

    Le Berger de la Lune était son ami, les rivages de la nuit portaient l’écume de ses rêves à ses pieds. De son bâton de lumière il exauçait ses désirs et chassait ses peurs.

    Le Berger de la Lune était son ami, que lui était-il arrivé ? Par quel cauchemar avait-t-il été terrassé ? Ou peut-être, s’était-il tout simplement endormi, emporté au large de ses nuits. Le Berger de la Lune était son ami. Qu’il était bon de se sentir, ainsi réfugiée au creux de la lumière de l’obscurité. Comment pourrait-elle l’oublier, quand elle savait qu’il n’avait jamais cessé  d’exister.

    Yell se tourna vers la voûte étoilée : « Toi, Berger de la Lune, toi  mon ami,  toi qui nous a quitté, crois-tu que j’ai assez grandi pour ne plus apprécier tes rivages dorés. Je suis née dans la nuit, elle me couvre de ses ailes sombres, je n’ai pas peur du noir. J’ai peur d’être seule, seule à protéger les anges, seule au  point de voir mon vocabulaire s’effacer, seule au point de réinventer les mots, seule au point de me taire pour ne pas rester seule, seule au point de prêter mes pensées à l’écho des murs, seule au point d’entendre mes pensées.

    Berger de la lune tu étais mon ami, mais qui te protège toi, si ce n’est toi -même ? Et dans l’océan si sombre de mes nuits, j’ai tant besoin de mes yeux,  je boirai la mer pour qu’ils ne s’y noient, et qu’enfin je te vois. » Elle s’endormit, et s’éleva dans la poussière de ses rêves...

    LE BERGER DE LA TERRE

    Seule dans sa nuit  Yell fit un songe : Le Berger de la Lune apparut et lui sourit. Sur l'écume de son rêve il s'est penché, et dans les sillons dorés, bercés de son bâton, doucement il a tracé le chemin de vie de son frère.

    Le berger de la lune, son ami, lui aussi avait du souci. Il était né près de lui, il était son jumeau, il avait peur du noir et ne voyait pas la lumière, il se réfugia au coeur de sa mère et devint le Berger de la Terre.

    Au sein des volcans il se forgea un bâton de feu avec lequel il attisait les démons des hommes. Les envies, la haine, la jalousie, ... , devinrent les étoiles de ses ténèbres, lueurs de braises et de douleurs qui réchauffaient son coeur.

    Et lui, Berger de la Lune, son ami, son frère, eut beau lui tendre la main et  lui offrir de son coeur  tout l’amour, rien n'y pu faire. Les mets de la table de la noirceur, aux chatoyantes couleurs, avaient aveuglé son âme, envoûté ses peurs et sonné le glas du réconfort.

    Yell s’éveilla et d’un souffle essaya de chasser sa tristesse : « Toi Berger de la lune, toi qui était mon ami, pourquoi as-tu terni de ton histoire le reflet de mes espoirs? Et ta peine, miroir de mes désespoirs ressemble fort à la mienne. O petite soeur ! De quoi avais-tu si peur? »

    Une larme glissa le long du bâton lumineux. Elle vint se fondre à la frange de ses cils, et ce filet de soie, depuis, toujours coule en elle : « Toi, notre mère, qui a nourri les braises de la terre, tu as planté dans mon cœur une épée de misère, une croix de non fer. Mais si j’ai perdu ma soeur, et toi ma mère, je n’ai pas perdu mon ami, le Berger de la Lune, il reviendra nuancer et iriser d’un arc-en-ciel de nacre l’horizon diaphane de mes pensées et diluera l’ombre de mes peines. »

     LE BERGER DE MERCURE

    Dans l’obscurité, sous la voûte céleste constellant les sables du désert d’une blancheur scintillante, le Berger de la Lune souleva, de son bâton lumineux, le coin de la dune où reposait la petite Yell. Une perle d’ambre tomba du coin de sa paupière et roula sur l’erg chaud.

    De ses longs doigts soyeux, il la recueillit et d’un souffle la destina au soleil. Le Berger de la Lune lui dit, le regard fixé sur cette nouvelle comète : « Mon amie, je vais te révéler l’histoire de cette étrangeté, le Berger de Mercure. Il est né de sa mère et de mon père qui en faisait ainsi mon demi-frère.

    Cet enfant fragile et fugace, toujours en mouvement, échappait à toute autorité. Sa mère eut si peur de perdre ce Prince volatile, qu’elle l’enserra dans les mailles du filet d’or et d’argent de son amour absolu. »

    Le Berger de la Lune, son ami, baissa les yeux, le doux murmure de ses pensées poudra d’or la surface mouvante de son nocturne océan et tourmenta d’un trait d’argent l’écume de son rêve : « De cette prison, le jeune Dauphin fit son élément. Il fondit l’or et l’argent qu’il façonna en un bâton aux reflets fluctuants de jaune et de blanc. 

    Ce petit avait si froid au sein de sa mère qu’il sourdit de cette source aveugle, et ne stoppa cette folle chevauchée qu’en Mercure la discrète, si proche de ce père qu’il ne pouvait atteindre.

    Il se fit Berger de Mercure, et de ce socle furtif il observait le parcours des âmes perdues, espérant reconnaître celle qui poserait le pied sur l’arc-en-ciel de sa solitude, et, chercherait avec lui le trésor de sa vie. »

     Et le Berger de la Lune, recouvrit d’un voile blanc le songe de Yell.

     LE BERGER DE NEPTUNE

    Yell si petite et si fragile, se tournait et s’agitait  dans sa nuit solitaire. Celà faisait si longtemps que l'ouragan de ses tourments désunissait l'indigo secret de ses rêves des remous lactés de leur écume. Quand enfin, le Berger de la Lune, son ami, d'une pluie de perles de nacre, anéantit cette obscure et mortelle étreinte.

    Le Berger de la Lune, de son souffle chaud inonda tout son être d'une  mélodie de douceur, d'un chant de sirènes. Il caressa sa joue et de sa paume satinée, lui confia: "Veux-tu savoir d'où je tiens une telle magie?"

    Devant la candeur émerveillée, curieuse et pleine de reconnaissance  du cœur de la petite étoile, il s'inclina, et de son bâton lumineux il poudra d'or l'effervescence de son sommeil, couvrant ses pieds d'une brume diaphane et ambrée, dans un doux murmure il lui conta l'histoire du Berger de Neptune.

    « Ce trésor, me dit-il, me vient d’un  lointain Géant, un ami, qui me rendit la vie de sa présence prodigue et limpide, lymphe de tes rêves les plus secrets. Il est né de la douleur sur un grand oiseau bleu, et depuis ces limbes azurés il entreprit un long voyage. De nombreuses nymphes s’unirent à son interminable odyssée et dans son souvenir elles étaient autant de lunes apaisant de leur reflet d’albâtre la dure morsure des ténèbres accablant le combat de son cœur. » Le Berger de la Lune inspira les gouttelettes de brume, et reprit :

    « A la recherche de l’amour, il côtoya indigence, folie, infortune,  détresse, et bien d’autres malheurs de ce monde. Son regard effaré, noyé d’amertume, voyait toutes les larmes de la terre se déverser dans la fontaine de l’oubli et rejoindre ainsi le torrent des insoumis. »

    Alors Yell s’écria :

    « O Berger de la lune, mon ami, les fils de soie de sa vérité tissent en moi un voile de révolte que ton souffle entraîne au-delà des rivages de ma nuit. »

    De son bâton  de lumière il frôla sa colère, la fit taire, et son récit poursuivit :

    « Mon ami, ce Prince Bleu, décida de faire son univers des pleurs de la misère. Il stoppa son périple en Neptune la plus éloignée, invisible et passionnée, où il accueillit les sanglots de l’abnégation, les fondant en un océan d’amour, dont il devint le Maître des Abysses, Le Berger de Neptune.

    De l’eau, du vent et de la  nacre il se fit un bâton  et partit en quête de sa vérité. Il s’enfonça dans la plus grande obscurité, et y découvrit des trésors insoupçonnés, les couleurs de la lumière : Arc-en-ciel de pureté, du pourpre de la passion, de l’or de l’innocence aux blancs rivages de l’humilité. Ces  prodiges il a voulu partager…

    Moi, Berger de la Lune, ton ami, moi, gardien de tes rêves, par lui, j’ai reçu ce don, sous forme de perles, symboles des larmes de l’enfance martyrisée, afin de protéger ce qui paraît un songe aux incrédules.

    Le Berger de Neptune, aux portes de la galaxie, Maître des marines abîmes, portera la magie de sa lumière de ces lointains horizons jusqu’à la lisière dorée des esprits éclairés…

    Et la tête emplie de cette clarté nouvelle, Yell se rendormit paisiblement, le cœur plein d’une confiance qu’elle savait éternelle.

      LE CAUCHEMAR DE YELL

     LE DERNIER DES BERGERS

    Mais ce monde était plein de tourment, et les nuits de Yell devenaient difficiles, elle rêvait, oui, elle rêvait toujours, mais parfois les rêves devenaient cauchemar.

    Elle ne connaissait pas encore tous les Bergers ni leur mystère, mais un parmi ceux-là, troublait la plupart de ses rêves.

    Elle se mit à pleurer, et les larmes roulèrent comme des perles sur le sable doré, les mots creusèrent la dune de leur message désespéré, l’erg chaud résonna d’une onde plaintive. Des vagues de sables un son lancinant s’élevait, s’amplifiait,  le chant des dunes entamait la complainte du Dernier Berger :

    Le dernier des Bergers

    Était un homme fatigué.

    Assis sur un rocher

    Il se mit à pleurer.

    L'ultime agneau était né.

    Le troupeau décimé

    Qu'il n'avait pas su mener

    A la source sacrée,

    Jonchait la plaine ocrée.

    Et le petit n'avait de cesse de bêler.

    Le Berger le savait condamné.

    Le turban bleu de ses pensées

    Se déroulait à ses pieds

    Berçant le nouveau né

    De la plus douce mélopée,

    Echo de l'amour désenchanté.

    Le ciel aux reflets cuivrés

    Couvrait la mort disséminée

    D'un linceul mordoré.

     

    Le dernier des Bergers

    Etait un homme fatigué

    Sur le sable il s’est couché,

    Sous le ciel étoilé,

    Dans le bleu de sa vérité

    Il s’en est allé,

    D’un agneau accompagné.

    Son ombre désincarnée

    Brossait de blanc la voie lactée…

    O Berger de la Lune m’entends-tu ? O Berger de la Lune, mon ami où es-tu, que fais-tu ? Je suis épuisée, la douleur du monde m’accable et je ne puis continuer, mon cœur pleure et je suis si seule ! Mon corps s’épuise et ne soutient plus mon esprit.

    Son cœur se serra, enveloppant son esprit d’une caresse, elle se souvint du  temps lointain :

    Yell était si petite quand son ami le Berger de la Lune, de son bâton de lumière, éclaira l'univers de ses nuits solitaires. Le souffle doré de ses pensées brossa d'étoiles les rivages de ses rêves les plus désespérés.

    Soulevant délicatement ses paupières d'enfant apeurée, plongeant son étrange regard lunaire au fond des pupilles ensommeillées, il l'imprégna de tout son amour jusqu'à ce qu'elle se sente légère, légère comme la poussière d'ange, celle qui ouvre les voies célestes.

    Tous les sens en éveil, elle n'avait d'yeux que pour cette splendeur argentée qui la fixait avec douceur. Et les mots glissèrent comme autant de perles de nacre, des cils soyeux du Berger aux  lèvres de velours de Yell, ils coulaient dans un murmure et le cœur enfantin écoutait:

    "Tu es fille des Sphères Célestes, et tu connais déjà l'importance des rêves. Au fond de toi tu sais qu'il faut les protéger, tu le feras et nous t'y aiderons. Le rêve est un voyage à la portée de tous, et pourtant bien peu en connaissent le secret.

    Toi mon enfant, tu dois savoir, Tu en seras la gardienne et la septième porte vers cette connaissance pour le peuple des UMUNS. Le rêve est un moyen de transport, il est LA Porte Céleste de l'Univers, quand on sait s'en servir, on peut voyager vers d'autres galaxies.

    On abandonne le corps physique qui n'est qu'un support pratique adapté à l'environnement planétaire. A chaque destination un autre corps est à notre disposition. Tu me diras, et le temps? ... Le temps n'est qu'une illusion, inventé par les êtres cupides dont le but est d'asservir les peuples pour servir leur orgueil et leur goût du pouvoir. A l'origine le temps n'était qu'une mesure mathématique, ils en ont fait un compte à rebours. C'est pourquoi ils cherchent à détruire le rêve, si les peuples savaient ils seraient libres. Leur plus grande victoire est que les peuples sont convaincus de l'utopie des rêves. Les grands rêveurs, les voyageurs passent pour des fous, ou quand ils ont de la chance pour de grands enfants excentriques.

    Ta tâche sera difficile et douloureuse, mais sache dans ton coeur que je serai toujours à tes côtés, même quand tu penseras être abandonnée, ne perd jamais confiance. Le peuple bleu t'aidera aussi du mieux qu'il peut.

    Plus tard je te parlerai des autres "Portes" et t'en présenterai les Gardiens. Pour l'heure, ce secret est déjà bien lourd pour ta petite âme pure livrée à la barbarie de ce monde, mais malheureusement il est nécessaire pour la compréhension de ce peuple. Et surtout Yell, rêve, continue de rêver, envers et contre tout ce qui pourrait s'y opposer."

    Depuis, chaque fois que Yell pleure, elle scrute ses larmes pour y découvrir les perles de nacre,  chaque larme la ramène à son cœur, où elle sait que l'amour est loi.  Et son cœur la porte vers le rêve, alors elle sourit aux portes de l'univers. 

     LES GUERRIERS DE L’ETRE

    Le peuple des Umuns était gouverné par de nombreux rois, princes, présidents, gourous et autres chefs aux titres plus pompeux les uns que les autres … Il y régnait la philosophie de la division aux multiples frontières qui entretenaient la désunion…

    Ce peuple était dominé par un terrible tyran, Egoï. Il se cachait dans l’ombre, au plus profond de la matière et faisait de chaque individu  son palais, au cœur duquel il prenait soin d’édifier une chapelle en l’honneur du Dieu Argen. Celui-ci était une pure création  de son génie lui assurant la pleine réussite de sa domination.

    Et, sous son œil satisfait, le chaos s’installait inexorablement sur la terre des Umuns, il en résultait de nombreuses guerres … Il en était ainsi depuis des siècles …

    Egoï avait allégué à ce Dieu une femme, la Déesse de la Douleur, Ayhe, armée de la peur. Celle-ci existait déjà bien avant sa propre naissance, il la soupçonnait même d’être sa mère, tourmenté qu’il était de ses origines.

    Aussi loin qu’il pouvait remonter dans ses souvenirs, elle était toujours présente, comme si elle veillait sur son existence, pourtant sans jamais répondre à ses questions, ni à son tourment d’orphelin solitaire. Elle l’ignorait superbement, et lui, qui ne savait vivre sans elle, entretenait à son égard une rancune maladive.

    Il fit de cette solitude son royaume et s’appliqua à la faire régner au sein de la multitude. Pour se venger de cette « mère », il en fit la complice de son Dieu imaginaire aux yeux des Umuns. Cette stratégie s’avérait des plus efficaces, elle assurait toute la crédibilité du pouvoir d’Egoï, et la peur  était un suprême pouvoir…

    Cependant il n’avait aucun contrôle sur elle. Tous les Umuns la connaissaient et la redoutaient, hormis quelques-uns sur qui elle n’avait pas de prise.

    Il en était deux catégories : La première était des malades, dépourvus de sensibilité physique dès la naissance, leur vie était un calvaire. La deuxième était ceux qui combattaient le tyran Egoï au cœur de sa demeure, en eux la chapelle d’Argen n’était plus que poussière et son palais désert…

    De ces derniers les plus grands maîtres réussissaient à asservir Egoï au profit du combat contre lui-même. On les appelait les Guerriers de l’Etre. Ils étaient les seuls à honorer Ayhe pour sa véritable nature, ils la reconnaissaient comme protectrice de la vie.

    Yell était de ceux-là, le sang des combattants était en elle comme un feu éternel. Depuis sa naissance il consumait Egoï, lui laissant assez de vie pour porter sa lumière aux tréfonds de l’obscurité, dans le moindre de ses refuges.

    En elle étaient inscrites les lettres de feu : « On juge la lumière de par les ombres qu’elle propage …» Egoï cherchait son ombre en vain, il se tournait et se retournait, sans se rendre compte qu’il était lui-même lumière. Il en oubliait son tourment de solitaire pour devenir chasseur d’ombre.

    vasy07

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  • La vie se conte...


    Comme tous les matins, la Vie parcourait la plage de long en large. Elle aimait cette promenade matinale, aspirait à pleins poumons l'air pur et frais. Elle aimait sentir le vent sur sa peau d'écrire ses voyages à l'encre fine de l'embrun, la couvrant d'un voile humide et étincelant. 

    Mais sous cette aube là, quelque chose lui parut différent. Le vent lui griffait la peau à coup de grains de sable, elle ne sentait plus la fraîcheur habituelle. Son regard se porta alors en direction de l'océan. Où donc étaient passées les vagues? Ces peintres qui dessinaient et redessinaient sans relâche les contours de son corps. 

    Ils avaient déserté le rivage blond sablonneux. Elle pouvait encore percevoir à l'horizon quelques faibles remous. Les traits d'écumes se battaient, tel un bouclier de mousse entre ciel et terre. Elle, qui était là depuis si longtemps qu'elle ne se souvenait plus du commencement, comprit alors soudain que son tour était venu.

    Son temps lui était désormais conté par le pire des démons: le Mate Et Mat Ici Un, le MEMIU... Elle ramassa vite fait ses fringues qu'elle avait jetées au hasard des dunes et se précipita chez elle. Elle avait quelques questions à poser à son concubin, la Mort.

    De retour au bercail, elle n'y alla pas par quatre chemins. Elle mit le compteur "je gère" à zéro et ouvrit si grande sa bouche que le sol et les murs se mirent à trembler. Les figures de l'apocalypse entamèrent un large sourire. Ces tableaux d'un mauvais maître qui traînaient au grenier, elle s'était toujours refusée à les accrocher de peur d'affronter les reproches des murs blancs, à vide de souvenirs que temps n'a point commis.

    - Dis donc toi! Je viens de rencontrer ton pote, celui qui se prend pour le Comte d'à Rebours, qu'est-ce qu'il fout ici? c'est quoi ce binz? Et en plus il m'a dit qu'il s'occupait de moi, que c'était son dernier job! Et toi tu vas me dire que t'étais pas au courant hein!?
    - ...
    - REPONDS!!!
    - Ben je pensais que tu savais...
    - QUE JE SAVAIS QUOI?
    - Je suis au chevet de deux de tes amis...
    - QUI?
    - L'Amour et le Rêve, ils sont à l'agonie.
    - Comment ça? Qu'est-ce qu'ils ont?
    - Une terrible maladie, l'Ego Nie... Le VIH n'est rien à côté de ce fléau...Si tes deux amis ne trouvent plus de porteurs je serai obligé de les emporter. Et, fatalement ton tour viendra, ma mie, ma bien aimée... Je t'aime, tu le sais, sans toi je ne suis rien...
    - ... En s'cret tu ne penses qu'à ta tronche au final...Mais bon, alors mon ami, s'il te plaît, épargne moi ce Comte de mes Burnes, pas besoin de lui... Fais lui d'abord son affaire, qu'il cesse de piétiner mes plates-bandes et numéroter mes abatis. La mort de la vie ne se compte ni ne se décompte, elle se vit simplement...
     
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