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Par VasyZeroseth le 22 Juillet 2011 à 18:48
Le berger de la lune était mon ami,
Les rivages de la nuit
Portaient l’écume de mes rêves à ses pieds.
De son bâton de lumière
Il exauçait mes désirs
Et chassait mes peurs.
Le berger de la lune était mon ami,
Que lui est-il arrivé ?
Par quel cauchemar a-t-il été terrassé ?
Ou peut-être s’est-il tout simplement endormi,
Emporté au large de mes nuits.
Le berger de la lune était mon ami.
Qu’il était bon de se sentir,
Ainsi réfugié au creux de la lumière
De l’obscurité.
Comment pourrai-je t’oublier
Quand je sais que tu n’as jamais cessé d’exister.
Toi, berger de la lune
Toi, qui était mon ami,
Toi qui nous a quitté,
Crois-tu que j’ai assez grandi
Pour ne plus apprécier tes rivages dorés.
Je suis né dans la nuit,
Elle me couvre de ses ailes sombres,
Je n’ai pas peur du noir.
J’ai peur d’être seul,
Seul à protéger les anges,
Seul au point de voir mon vocabulaire s’effacer,
Seul au point de réinventer les mots,
Seul au point de me taire pour ne pas rester seul,
Seul au point de prêter mes pensées à l’écho des murs,
Seul au point d’entendre mes pensées.
Berger de la lune tu étais mon ami,
Mais qui te protège toi, si ce n’est toi -même ?
Et dans l’océan si sombre de mes nuits,
J’ai tant besoin de mes yeux,
Je boirai la mer pour qu’ils ne s’y noient,
Et qu’enfin je te vois.
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Par VasyZeroseth le 22 Juillet 2011 à 18:49
Le berger de la lune
Une nuit m'a souri.
Sur l'écume de mes rêves
Il s'est penché,
Et dans les sillons dorés
Bercés de son bâton
Doucement il a tracé
Le chemin de vie de son frère.
Le berger de la lune, mon ami,
Lui aussi avait du souci.
Il était né près de lui,
Il était son jumeau,
Il avait peur du noir
Et ne voyait pas la lumière,
Il se réfugia au coeur de sa mère
Et devint le berger de la terre.
Au sein des volcans
Il se forgea un bâton de feu
Avec lequel il attisait
Les démons des hommes.
Les envies, la haine, la jalousie...
Devinrent les étoiles de ses ténèbres,
Lueurs de braises et de douleurs
Qui réchauffaient son coeur.
Et lui, Berger de la lune,
Mon ami, son frère,
Eut beau lui tendre la main
Et lui offrir de son coeur
Tout l’amour, rien n'y pu faire.
Les mets de la table de la noirceur
Aux chatoyantes couleurs
Avaient aveuglé son âme, envoûté ses peurs
Et sonner le glas du réconfort.
Toi berger de la lune,
Toi qui était mon ami,
Pourquoi as-tu terni de ton histoire
Le reflet de mes espoirs?
Et ta peine, miroir de mes désespoirs
Ressemble fort à la mienne.
O petite soeur !
De quoi avais-tu si peur?
Une larme glissa le long du bâton lumineux.
Elle vint se fondre à la frange de mes cils,
Et ce filet de soie,
Depuis, toujours coule en moi.
Toi, notre mère, qui a nourri
Les braises de la terre,
Tu as planté dans mon coeur
Une épée de misère,
Une croix de non fer.
Mais si j’ai perdu ma soeur,
Et toi ma mère,
Je n’ai pas perdu mon ami,
Le berger de la lune,
Il reviendra nuancer et iriser
D’un arc-en-ciel de nacre
L’horizon diaphane de mes pensées
Et diluera l’ombre de mes peines.
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Par VasyZeroseth le 22 Juillet 2011 à 18:50
Une nuit, sous la voûte céleste
Constellant les sables du désert
D’une blancheur scintillante,
Le Berger de la Lune
Souleva, de son bâton lumineux,
Le coin de la dune où je reposais.
Une perle d’ambre tomba
Du coin de ma paupière
Et roula sur l’erg chaud.
De ses longs doigts soyeux,
Il la recueillit et d’un souffle
La destina au soleil.
Le Berger de la Lune
Me dit, le regard fixé
Sur cette nouvelle comète :
« Mon amie, je vais te révéler
L’histoire de cette étrangeté,
Le Berger de Mercure.
Il est né de sa mère et de mon père
Qui en faisaient ainsi mon demi-frère.
Cet enfant fragile et fugace,
Toujours en mouvement,
Echappait à toute autorité.
Sa mère eut si peur de perdre
Ce Prince volatile,
Qu’elle l’enserra dans les mailles
Du filet d’or et d’argent
De son amour absolu. »
Le Berger de la Lune, mon ami,
Baissa les yeux,
Le doux murmure de ses pensées
Poudra d’or la surface mouvante
De mon nocturne océan
Et tourmenta d’un trait d’argent
L’écume de mon rêve.
« De cette prison, le jeune Dauphin
Fit son élément.
Il fondit l’or et l’argent
Qu’il façonna en un bâton
Aux reflets fluctuants
De jaune et de blanc. »
O Berger de la Lune,
En cette nuit tu m’as dit
Que ce petit avait si froid
Au sein de sa mère
Qu’il sourdit de cette source aveugle,
Et ne stoppa cette folle chevauchée
Qu’en Mercure la discrète,
Si proche de ce père
Qu’il ne pouvait atteindre.
Il se fit Berger de Mercure,
Et de ce socle furtif
Il observait le parcours
Des âmes perdues,
Espérant reconnaître celle
Qui poserait le pied sur l’arc-en-ciel
De sa solitude, et, chercherait
Avec lui le trésor de sa vie.
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Par VasyZeroseth le 22 Juillet 2011 à 18:51
Une nuit, où l'ouragan de mes tourments
Désunissait l'indigo secret de mes rêves
Des remous lactés de leur écume,
Le Berger de la Lune, mon ami,
D'une pluie de perles de nacre
Anéantit cette obscure
Et mortelle étreinte.
Le Berger de la Lune,
De son souffle chaud inonda
Tout mon être d'une mélodie
De douceur, d'un chant de sirènes.
Il caressa ma joue de sa paume
Satinée, et me confia:
"Veux-tu savoir d'où je tiens
Une telle magie?"
Devant la candeur émerveillée
Et curieuse de mon coeur
Plein de reconnaissance
Il s'inclina, et de son bâton lumineux
Poudra d'or l'effervescence
De mon sommeil, couvrant ses pieds
D'une brume diaphane et ambrée,
Dans un doux murmure il me conta
L'histoire du Berger de Neptune.
« Ce trésor, me dit-il, me vient
D’un lointain Géant, un ami,
Qui me rendit la vie de sa présence
Prodigue et limpide, lymphe
De tes rêves les plus secrets.
Il est né de la douleur
Sur un grand oiseau bleu,
Et depuis ces limbes azurés
Il entreprit un long voyage.
De nombreuses nymphes s’unirent
A son interminable odyssée
Et dans son souvenir
Elles étaient autant de lunes
Apaisant de leur reflet d’albâtre
La dure morsure des ténèbres
Accablant le combat de son cœur. »
Le Berger de la Lune inspira
Les gouttelettes de brume, et reprit :
« A la recherche de l’amour,
Il côtoya indigence, folie,
Infortune, détresse, et bien
D’autres malheurs de ce monde.
Son regard effaré, noyé d’amertume,
Voyait toutes les larmes de la terre
Se déverser dans la fontaine de l’oubli
Et rejoindre ainsi le torrent des insoumis. »
O Berger de la lune, mon ami,
Les fils de soie de sa vérité
Tissent en moi une voile de révolte,
Que ton souffle entraîne
Au-delà des rivages de ma nuit.
De son bâton de lumière
Il frôla ma colère, la fit taire,
Et son récit poursuivit :
« Mon ami, ce Prince Bleu,
Décida de faire son univers
Des pleurs de la misère.
Il stoppa son périple en Neptune
La plus éloignée, invisible
Et passionnée, où il accueillit
Les sanglots de l’abnégation
Les fondant en un océan d’amour
Dont il devint le Maître des Abysses,
Le Berger de Neptune.
De l’eau, du vent et de la nacre
Il se fit un bâton et partit
En quête de sa vérité.
Il s’enfonça dans la plus grande obscurité,
Et y découvrit des trésors insoupçonnés,
Les couleurs de la lumière,
Arc-en-ciel de pureté,
Du pourpre de la passion,
De l’or de l’innocence
Aux blancs rivages de l’humilité,
Ces prodiges il a voulu partager…
Moi, Berger de la Lune, ton ami,
Moi, gardien de tes rêves,
Par lui, j’ai reçu ce don,
Sous forme de perles,
Symboles des larmes
De l’enfance martyrisée,
Afin de protéger ce qui paraît
Un songe aux incrédules.
Le Berger de Neptune,
Aux portes de la galaxie,
Maître des marines abîmes,
Portera la magie de sa lumière
De ces lointains horizons
Jusqu’à la lisière dorée
Des esprits éclairés…
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Par VasyZeroseth le 22 Juillet 2011 à 18:55
Le dernier des Bergers
Etait un homme fatigué.
Assis sur un rocher
Il se mit à pleurer.
L'ultime agneau était né.
Le troupeau décimé
Qu'il n'avait pas su mener
A la source sacrée,
Jonchait la plaine ocrée.
Et le petit n'avait de cesse de bêler.
Le Berger le savait condamné.
Le turban bleu de ses pensées
Se déroulait à ses pieds
Berçant le nouveau né
De la plus douce mélopée,
Echo de l'amour désenchanté.
Le ciel aux reflets cuivrés
Couvrait la mort disséminée
D'un linceul mordoré.
Le dernier des Bergers
Etait un homme fatigué
Sur le sable il s’est couché,
Sous le ciel étoilé,
Dans le bleu de sa vérité
Il s’en est allé,
D’un agneau accompagné.
Son ombre désincarnée
Brossa de blanc la voie lactée…
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