• LE BERGER DE NEPTUNE

     

    LE BERGER DE NEPTUNE


    Une nuit, où l'ouragan de mes tourments

    Désunissait l'indigo secret de mes rêves

    Des remous lactés de leur écume,

    Le Berger de la Lune, mon ami,

    D'une pluie de perles de nacre

    Anéantit cette obscure

    Et mortelle étreinte.

     

    Le Berger de la Lune,

    De son souffle chaud inonda

    Tout mon être d'une mélodie

    De douceur, d'un chant de sirènes.

    Il caressa ma joue de sa paume

    Satinée, et me confia:

    "Veux-tu savoir d'où je tiens

    Une telle magie?"

     

    Devant la candeur émerveillée

    Et curieuse de mon coeur

    Plein de reconnaissance

    Il s'inclina, et de son bâton lumineux

    Poudra d'or l'effervescence

    De mon sommeil, couvrant ses pieds

    D'une brume diaphane et ambrée,

    Dans un doux murmure il me conta

    L'histoire du Berger de Neptune.

     

    « Ce trésor, me dit-il, me vient

    D’un  lointain Géant, un ami,

    Qui me rendit la vie de sa présence

    Prodigue et limpide, lymphe

    De tes rêves les plus secrets.

    Il est né de la douleur

    Sur un grand oiseau bleu,

    Et depuis ces limbes azurés

    Il entreprit un long voyage. 

     

    De nombreuses nymphes s’unirent

    A son interminable odyssée

    Et dans son souvenir

    Elles étaient autant de lunes

    Apaisant de leur reflet d’albâtre

    La dure morsure des ténèbres

    Accablant le combat de son cœur. »

    Le Berger de la Lune inspira

    Les gouttelettes de brume, et reprit :

     

    « A la recherche de l’amour,

    Il côtoya indigence, folie,

    Infortune,  détresse, et bien

    D’autres malheurs de ce monde.

    Son regard effaré, noyé d’amertume,

    Voyait toutes les larmes de la terre

    Se déverser dans la fontaine de l’oubli

    Et rejoindre ainsi le torrent des insoumis. »

     

    O Berger de la lune, mon ami,

    Les fils de soie de sa vérité

    Tissent en moi une voile de révolte,

    Que ton souffle entraîne

    Au-delà des rivages de ma nuit.

    De son bâton  de lumière

    Il frôla ma colère, la fit taire,

    Et son récit poursuivit :

     

    « Mon ami, ce Prince Bleu,

    Décida de faire son univers

    Des pleurs de la misère.

    Il stoppa son périple en Neptune

    La plus éloignée, invisible

    Et passionnée, où il accueillit

    Les sanglots de l’abnégation

    Les fondant en un océan d’amour

    Dont il devint le Maître des Abysses,

    Le Berger de Neptune.

     

    De l’eau, du vent et de la  nacre

    Il se fit un bâton et partit

    En quête de sa vérité.

    Il s’enfonça dans la plus grande obscurité,

    Et y découvrit des trésors insoupçonnés,

    Les couleurs de la lumière,

    Arc-en-ciel de pureté,

    Du pourpre de la passion,

    De l’or de l’innocence

    Aux blancs rivages de l’humilité,

    Ces  prodiges il a voulu partager…

     

    Moi, Berger de la Lune, ton ami,

    Moi, gardien de tes rêves,

    Par lui, j’ai reçu ce don,

    Sous forme de perles,

    Symboles des larmes

    De l’enfance martyrisée,

    Afin de protéger ce qui paraît

    Un songe aux incrédules.

     

    Le Berger de Neptune,

    Aux portes de la galaxie,

    Maître des marines abîmes,

    Portera la magie de sa lumière

    De ces lointains horizons

    Jusqu’à la lisière dorée

    Des esprits éclairés…


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