• Merci capitaine

    - Capitaine! Machines arrière toutes, nous avons foiré notre mission de vie!

    - Mais, Monsieur, nous n'avons plus de carburant ...

    - Peu importe ! Pissez dans le réservoir, crachez dedans! Démerdez vous bon sang !!!

    - Heu, c'est ce que nous avons fait la dernière fois ... et le moteur a cramé ....

    - Ah! ben oui sacrebleu ! Si vous buviez de l'eau au lieu de votre tord-boyaux ça n'arriverait pas! Vous n'avez qu'à ramer alors!

    - Mais Amiral, les requins ont bouffé les rames quand on a fait une pause à l'Ile usion ...

    - Purée ! Ben y'a plus qu'à laisser couler alors !

    - Mais Amiral ça ne vous ressemble pas !

    - Et qu'est-ce qui me ressemble ? Hein! Y'a rien qui me ressemble, pas même moi, je change à tout bout de champs! Et puis cessez de m'appeler Amiral!! Je t'en foutrai moi de l'ami rôté !!! ... Hééé! Qu'est-ce que vous foutez dans l'eau petit con !!! 

    - Et bien, j'arrête de vous servir ami râle ! ...Bon vent! ou plutôt, bon courant !

    vasy07

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • Mal à l'âme

    Comme un enfant perdu au-delà des rivages de son coeur, pris au dépourvu de sa propre rancoeur, il part à la dérive vers des continents interdits au plus profond de sa nuit, là où règne la pluie de tous les oublis ...

    Dans les abysses insondables de ses noirs sentiments, sur un fleuve incandescent, glisse lentement l'embarcation du passeur, cette ombre obscure au regard vide le rassure, il attend ... 

    Comme le temps il est indéfinissable, et ne se révèle qu'au travers de l'existence, dans l'univers infini des consciences de multitudes naissantes.

    Il est presque devenu invisible, mais pour lui peu importe comment on le voit, ou même si on le voit, tout ce qu'il veut c'est passer ...

    Il a dessiné plusieurs voies sur la toile de la vie, et les a toutes empruntées avec courage et détermination jusqu'à l'épuisement ... Le tableau est raté, surchargé de gris, bouillie de prison, étouffé par la toile, elle-même fixée au cadre de bois mort ...

    Il sait qu'il ne peut fuir les murs invisibles de sa pénombre, ces remparts avides d'espace n'en finissent plus de grandir, leurs cimes devenues majestueuses tentent d'atteindre la voûte céleste ... Et quand il lève les yeux au ciel, il n'en perçoit plus que quelques étoiles ...

    Bientôt viendront les ténèbres de la solitude ...

    Seuls lui resteront les sons les plus divins, qui le porteront aux portes de sa dimension ... là où peut-être, enfin, s'offrira à lui le choix du non-être ...

    Il a toujours su où trouver la paix, la seule chose qu'il ignore en est le chemin ... Existe-t-il un chemin vers l'anéantissement ?

    Comme une question en appelle toujours une autre bien plus angoissante, il préfère, comme un enfant, s'émerveiller incessamment devant la nature ... en attendant ...

    vasy07

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

    Il fendit la coquille qui l'étouffait et se retrouva seul, suspendu au milieu des ténèbres… il hurla, appela, vociféra … rien… alors il se mit à pleurer, enfin il observa, s'observa lui … il s'aima… puis il regarda la coquille ou plutôt les fragments qui lévitaient autour de lui, certains emplis de ses larmes, il aima … puis il pensa, jusqu'à l'unique réflexion, la question qui devint obsession … la seule chose qu'il ne pouvait observer, afin d'en scruter l'intérieur, était son propre regard, ce qui lui permettait de voir … il connut la souffrance … longtemps, très longtemps, trop longtemps … il entra alors dans la colère, puis la violence, de rage il s'attaqua aux morceaux de coquille, qu'il pulvérisa, puis n'ayant plus rien à sa portée, il s'en prit à lui-même, il connut la douleur … mais loin de l'arrêter, celle-ci, n'atteignant pas l'ampleur de sa souffrance, ne fit que décupler sa détermination …
    sa chaire, son sang, tout ce qui faisait son être était arraché et projeté dans l'espace noir environnant avec une telle force qu'il en jaillissait une chaleur, source elle-même d'une lumière nouvelle qu'il n'eut pas loisir d'observer de près … quand enfin il s'y intéressa, elle était bien loin et lui-même à l'agonie … son dernier regard perdu, il découvrait sa conscience, elle flottait désormais seule, immatérielle … a la question avait succédé une pensée définitive …
    "j'épuiserai tant bien que mal, tant bien et mal, pour combler de vide les ténèbres … et trouver ma lumière ..."

    vasy07

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • Le monde perdu

     

    Aux quatre coins de l'univers, dans chaque galaxie, résonne encore l'échos d'une légende. L'histoire d'un peuple mort vivant ... Jeune ange que j'étais, on m'a soumis une épreuve, je devais retrouver ce peuple et découvrir les raisons de cet état les écartant de toute évolution. ...

    Le voyage ne fut pas long, je suivis l'échos des réponses à toutes mes questions, et bientôt je me trouvais devant un petit système solaire accompagné de quelques satellites aux allures tristes et  ternes ...

    Je survolais ce monde sans grand enthousiasme, et, je constatais que la planète entière n'était plus qu'une titanesque agglomération, hérissée de constructions et striée de voies à grande circulation.

    Cette cité majestueuse au passé fabuleux n'avait plus rien de grandiose si ce n'était le spectacle nocturne qu'elle offrait encore, toute de lumières vêtue, qu'un rien pouvait dénuder...

    Sous les rayons du soleil, ne pouvant plus dissimuler leur misère, les spectres de béton tentaient de déchirer des nuées de brouillard encrassé . Leurs ombres de poussière grise retombaient comme un linceul sur la ville, enveloppant les artères grouillantes d'un voile nauséabond.

    Certaines avenues étaient si immenses qu'il fallait une navette pour les traverser. Elles étaient sans cesse encombrées de milliers de véhicules métalliques plus bruyants les uns que les autres. Grondants et pétaradants, hurlants et grinçants, tel une marée de ferraille dont les vagues déferlaient de toutes parts, s'entrechoquaient et repartaient en tous sens.

    Ces fleuves d'effervescence exubérante étaient le seul espace de circulation à disposition des habitants. Sur les trottoirs se pressait une foule grisâtre d'individus au teint blême, au regard vide et à l'allure tellement similaire qu'on eut pu les prendre pour des clones. Leur démarche rapide d'automates bien rodés excluait toute flânerie. Ils avalaient le silence de leur vie et le recrachait en fumée.

    Je cherchais alors quelques couleurs, quelques sons, qui eussent pu éloigner de moi la tristesse environnante et le froid glacial qu'elle insufflait à tout mon être. Mon regard se porta vers ces milliers d'ouvertures criblant les blocs de béton gigantesques, ce que ces êtres étranges appelaient fenêtres. La plupart étaient sombres, et de celles qui ne l'étaient pas émanaient de timides lueurs. Elles semblaient ne pas vouloir déranger la moiteur oppressante et grasse qui enveloppait les parois de leur décors. Le parcours de mon regard s'étirait longuement, sur les traces nonchalantes du gluant brouillard ...

    Baissant les yeux sous le poids d'un abattement oppressant, je me réfugiai dans ma propre lumière. Mais l'ombre capturée par mes prunelles envahissait mes pensées, reléguant la clarté au pâle reflet d'un souvenir brumeux, déstabilisant, porteur de doutes. Je comprenais les affres de ce monde et ils étaient en voie de s'emparer de moi. La fibre initiale de mon être se raccrocha soudain a l'appel d'une couleur que mes yeux avaient ignorée, un point rouge se détachait de cet amalgame sombre. D'où venait-il? Il était certain que cette vision persistante ne pouvait être le fruit de mon imagination. Celle-ci était bien trop occupée à remonter le temps à la recherche des éléments provocateurs de l'obscure destinée de ce peuple. 

    J'explorais mes pensées à la recherche d'un repère. J'étais comme un amateur d'art devant la toile d'un grand maître, je prenais du recul pour mieux apprécier les couleurs et les formes sur le mur de la réflexion que peignait mon esprit. 

    Le voyage était long, mais la tâche était simple. 

    Tel un égaré dans le désert s'accrochant à un mirage, je focalisais toute mon attention et tous mes sens sur ce détail. Lentement la mémoire remonta le temps, et c'est au sommet d'un building que je découvris le miracle.

    A cet endroit j'avais bien remarqué un bras de lumière vaciller entre les arêtes sombres, caresser les cimes de ses longs doigts opalescents, offrir un spectacle d'ombres et chatoiement dansants, comme pour déjouer la rigidité statique de ces géants arrogants.

    Elle était là, au plus près de la voûte céleste, tendant fièrement sa couronne de pétales rouges au souffle clair de l'univers. Incroyable! Il fallait que je vois de plus près ce prodige. Une fleur! Cette population en avait oublié l'existence, elle n'était plus pour eux que vestige antique.

    D'ailleurs cette planète ressemblait plus à un fossile qu'à un astre porteur de vie. Je m'élançai vers ce lieu, guidé de mes seuls sens, il représentait la seule porte de ma survie. Je sentais les miasmes maléfiques de ce monde s'agripper à  mon âme et je compris alors le piège de cette quête. 

    Ce n'est pas dans ce qui a causé les erreurs qu'on trouve le bon sens, mais dans ce qui a été ignoré...

    Dans la mémoire calcinée de la matière, les aveugles puisent la lumière....

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • L'univers en héritage

    Un vieil homme, sentant sa fin proche, convoqua ses trois fils. Il était propriétaire d'un immense domaine, mais il hésitait encore à choisir lequel serait digne de ce trésor, tout en espérant qu'ils le seraient tous les trois.

    Une forte tempête venait de s'abattre sur la région, et le domaine ne fut pas épargné. Le moment était bien choisi pour les mettre à l'épreuve, Après avoir délimité le terrain en trois parties égales, il leur ordonna d'aller en faire l'inspection, chacun dans un secteur, en leur signifiant de sauver ce qui pouvait l'être immédiatement et de rester sur les sentiers afin de ne pas se mettre en danger .

    Pour cette histoire les prénoms n'ayant pas d'importance autre que la distinction, nous les appellerons Din, Don et Dun.

    Bien décidés à faire de leur mieux pour satisfaire la confiance de leur vieux père, les frères se mirent en route.

    Din fut le premier à revenir et présenter à son père le constat des dégats. 

    "Qu'as-tu fais lui demanda son père?

    - Je suis resté sur le sentier, j'ai dégagé les branches que j'ai pu afin que nous puissions les évacuer, j'ai bien vu quelques cadavres d'animaux ainsi que quelques nids d'oiseaux tombés à terre, que j'ai laissé afin que la nature fasse son oeuvre, et j'ai marqué les arbres à abattre...

    - Bien mon fils, attendons tes frères..."

    Dun arriva à son tour, et fit son rapport:

    "- Je suis resté sur le sentier, j'ai dégagé les branches afin que nous puissions les évacuer, j'ai vu quelques cadavres d'animaux que j'ai laissé, et quelques nids d'oiseaux que j'ai remis en place, et j'ai marqué les arbres à abattre...

    -Bien mon fils, attendons votre frère..."

    Don enfin fut de retour un long moment après ses frères, et son père s'enquit de ce retard:

    "- J'ai dégagé les branches afin que nous puissions les évacuer, j'ai rencontré pas mal de cadavres d'animaux que j'ai enterré, et beaucoup de nids d'oiseaux que j'ai remis en place, pour faire cela j'ai du quitter le sentier, mais j'ai été prudent et n'ai pris aucun risques, et j'ai marqué les arbres à abattre...

    - Bien mes fils, maintenant je vais vous faire part de la raison de cette épreuve, vous n'êtes pas sans savoir que je me fais vieux et qu'il est indispensable que je pense à ma succession. Ce choix est difficile car je vous aime tous les trois de la même façon, mais la terre se moque de nos sentiments, et ne demande qu'à être respectée pour nous donner le meilleur d'elle même.

    Et pour celà il faut savoir que c'est nous qui lui appartenons et pas le contraire.

    Don tu as conscience de la vie, c'est bien mais tu n'as pas conscience de la nature... Tu te détournes de ton chemin pour parcourir la forêt en quête de tous les nids tombés, te prenant de cette façon pour un être exceptionnel et indispensable, comme si le monde avait besoin de toi pour survivre.

    Din tu as conscience de la nature c'est une bonne chose, mais tu n'as pas conscience de la place que tu y occupes...Ton coeur te dicte de prendre les nids et de les remettre en place pour sauver les oisillons, mais toi humain tu te poses la question: as-tu le droit d'intervenir dans le cours de leur vie, tu te sens si respectueux de l'ordre naturel que tu en acceptes la cruauté en dépit de ton coeur.

    Et ce faisant tu oublies que tu es toi-même un élément de cette nature, que tu es comme le vent, les arbres, la tempête,..., et que tu as ton droit d'intervention, d'action, du fait que tu t'es trouvé là à cet endroit, à ce moment précis.

    Ne pas le faire, ne pas agir sous prétexte de laisser faire la nature, c'est te prendre pour un être à part, exceptionnel, un Dieu...

    Sauver ce qui se trouve sur ta route n'est pas comparable au choix de Din qui décide de rechercher tous les nids à sauver.

    Il s'enferme dans une quête, il a conscience de la vie, mais pas de sa place dans cette vie...

    Dun tu as bien fait...En écoutant ton coeur sans satisfaire ton ego...

    Suivre le cours des choses, c'est épouser l'univers. Tu es humain, le sort a fait que tu te trouves là, comme le vent s'y est trouvé, tu as agis en être humain, car tu n'es pas tempête, et tu as respecté le sentier car tu n'es pas Dieu. Tu es à ta place, dans l'ordre des choses, tu as conscience d'être conscient...C'est à toi que je lègue le domaine, c'est toi que la terre a élu, et tu devras veiller à ce que tes frères reviennent à la terre...

    Il ne s'agit pas de l'avenir d'un simple terrain mes fils mais de l'univers tout entier...

    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique