• LE BERGER DE LA TERRE



    Le berger de la lune

    Une nuit m'a souri.

    Sur l'écume de mes rêves

    Il s'est penché,

    Et dans les sillons dorés

    Bercés de son bâton

    Doucement il a tracé

    Le chemin de vie de son frère.

     

    Le berger de la lune, mon ami,

    Lui aussi avait du souci.

    Il était né près de lui,

    Il était son jumeau,

    Il avait peur du noir

    Et ne voyait pas la lumière,

    Il se réfugia au coeur de sa mère

    Et devint le berger de la terre.

     

    Au sein des volcans

    Il se forgea un bâton de feu

    Avec lequel il attisait

    Les démons des hommes.

    Les envies, la haine, la jalousie...

    Devinrent les étoiles de ses ténèbres,

    Lueurs de braises et de douleurs

    Qui réchauffaient son coeur.

     

    Et lui, Berger de la lune,

    Mon ami, son frère,

    Eut beau lui tendre la main

    Et lui offrir de son coeur

    Tout l’amour, rien n'y pu faire.

    Les mets de la table de la noirceur

    Aux chatoyantes couleurs

    Avaient aveuglé son âme, envoûté ses peurs

    Et sonner le glas du réconfort.

     

    Toi berger de la lune,

    Toi qui était mon ami,

    Pourquoi as-tu terni de ton histoire

    Le reflet de mes espoirs?

    Et ta peine, miroir de mes désespoirs

    Ressemble fort à la mienne.

    O petite soeur !

    De quoi avais-tu si peur?

     

    Une larme glissa le long du bâton lumineux.

    Elle vint se fondre à la frange de mes cils,

    Et ce filet de soie,

    Depuis, toujours coule en moi.

    Toi, notre mère, qui a nourri

    Les braises de la terre,

    Tu as planté dans mon coeur

    Une épée de misère,

    Une croix de non fer.

     

    Mais si j’ai perdu ma soeur,

    Et toi ma mère,

    Je n’ai pas perdu mon ami,

    Le berger de la lune,

    Il reviendra nuancer et iriser

    D’un arc-en-ciel de nacre

    L’horizon diaphane de mes pensées

    Et diluera l’ombre de mes peines.


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  • LE BERGER DE LA LUNE


    Le berger de la lune était mon ami,

    Les rivages de la nuit

    Portaient l’écume de mes rêves à ses pieds.

    De son bâton de lumière

    Il exauçait mes désirs

    Et chassait mes peurs.

     

    Le berger de la lune était mon ami,

    Que lui est-il arrivé ?

    Par quel cauchemar a-t-il été terrassé ?

    Ou peut-être s’est-il tout simplement endormi,

    Emporté au large de mes nuits.

     

    Le berger de la lune était mon ami.

    Qu’il était bon de se sentir,

    Ainsi réfugié au creux de la lumière

    De l’obscurité.

    Comment pourrai-je t’oublier

    Quand je sais que tu n’as jamais cessé d’exister.

     

    Toi, berger de la lune

    Toi, qui était mon ami,

    Toi qui nous a quitté,

    Crois-tu que j’ai assez grandi

    Pour ne plus apprécier tes rivages dorés.

    Je suis né dans la nuit,

    Elle me couvre de ses ailes sombres,

    Je n’ai pas peur du noir.

     

     

    J’ai peur d’être seul,

    Seul à protéger les anges,

    Seul au point de voir mon vocabulaire s’effacer,

    Seul au point de réinventer les mots,

    Seul au point de me taire pour ne pas rester seul,

    Seul au point de prêter mes pensées à l’écho des murs,

    Seul au point d’entendre mes pensées.

     

    Berger de la lune tu étais mon ami,

    Mais qui te protège toi, si ce n’est toi -même ?

    Et dans l’océan si sombre de mes nuits,

    J’ai tant besoin de mes yeux,

    Je boirai la mer pour qu’ils ne s’y noient,

    Et qu’enfin je te vois.


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  • Une tache d'encre
    Qui se croyait blanche
    Ne se rendait pas compte
    Qu'elle assombrissait
    Toute la page blanche.

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