Des nouvelles...
Prendre des nouvelles...
Je ne sais pas prendre des nouvelles...
Quelle importance?
Quelle portance hein!
Les nouvelles légères...
Les nouvelles lourdes...
Mon coeur balance, il n'y a rien dans la balance...
Quelle importance?
Tu es là, je ne suis pas là...
Tu n'es pas là, je suis là...
Ecris-moi un livre, j'en regarderai les images...
Ecris-moi une chanson, j'en lirai l'air au temps de deux mains...
Les nouvelles...
Donner des nouvelles...
Je ne sais pas donner des nouvelles...
Quelle importance?
Lourdes, trop lourdes, à prendre, à porter, à donner...

Je suis un être bizarre
Qui n'aspire que le malheur.
Je suis un être assassin
Qui tue chaque naissance du bonheur.
Je suis un être ange
Qui déchoit l'aile de son port.
Je suis un être corps billard
Qui ne renaît que dans la mort.
Je suis un être naufrage
Qui ne s'inspire qu'en souffrance.
Je suis un être fossoyeur
Qui est voué à enterrer l'amour...

Mon coeur est vide, mon coeur est mort,
Vous pouvez, maintenant,
Oui, vous pouvez...
Il y a toute la place que vous voulez...
Vous pouvez y errer sans raser aucun mur,
Vous pouvez y nager sans toucher le fond,
Vous pouvez y boire sans tarir la source,
Vous pouvez y écrire sans froisser de page,
Vous pouvez y hurler sans m'assourdir,
Vous pouvez y pleurer sans m'y noyer...
Vous pouvez y mordre sans déchirer,
Vous pouvez jouer dans le vide...
Abysse et désert se sont trouvés,
Infiniment se sont aimés, au temps du jour,
Morguant de vie l'anéantissement,
Le point est vide, l'espace est mort...
Maintenant vous pouvez!
Yaallaa dansez!
Piétinez sans poser le pied,
Sautez sans mal tomber,
Remuez sans bousculer,
Chantez sans fausses notes!
Allez! Allez!
L'espace est vide, le point est mort...

Je voudrai te dire que

Combien je t'aime ne se définit pas,

Que l'infini ne se conjugue ni ne se multiplie...

Je voudrai te dire que

Le tableau de ma vie ne connaîtra pas d'autres couleurs,

Que celle du peintre au couteau rouge de sang...

Je voudrai te dire que

La doublitude n'effacera pas ma solitude,

Que le désert est l'endroit le plus peuplé de la terre...

Je voudrai te dire que

La mémoire de mon étoile est mortifiée d'amnésie,

Que la mort est un lit en sable de vie...

Je voudrai te dire que

L'enfant n'a pas vieilli en son temps,

Que ses larmes défieront la mort et le temps...

Je voudrai te dire que

Le silence est plein de bruit,

Que chacun étouffe le tambour de son coeur ...

Je voudrai te dire que

Dans le souffle règne la sève,

Que du fruit naît l'océan de la mort...

Je voudrai te dire que

Les traces du charbon ne sont pas noires,

Que les cendres ombrent d'oubli la faim...

Je voudrai te dire que

Je mange n'importe quoi, ce que je trouve,

Que je mange pour continuer à vomir ma vie,

L'indigeste fruit maudit...

Quand j'étais petite, j'écartais les cailloux pour lire la terre et je comprenais mieux ce qu'elle me disait que tout ce que les adultes ont essayé de me faire assimiler sous la contrainte et la menace. Ils voulaient m'inculquer la crainte de la différence et de l'inconnu, l'appartenance au groupe, suivre les règles...

J'avais deux choix, faire partie des meilleurs ou me résigner et servir les meilleurs...

Mais la terre me parlait quand je baissais la tête et le ciel me répondait quand je la relevais... Et jamais ils ne m'ont trahie ni menti comme les adultes l'ont fait...

Alors je continue de les écouter, c'est à eux que j'appartiens et à nul autre. Ils font de moi ce que je suis, poussière de vie, lumière d'esprit, une âme libre qui ne vibre qu'aux sons de l'Amour et de la Liberté...