• La fleur de tournesol

    Une fleur de tournesol vivait heureuse au bord d’un champ. Elle passait son temps à se tourner vers le soleil. Quelle merveilleuse lumière, quelle bonne chaleur! Les papillons aux chatoyantes couleurs, les abeilles délicates et veloutées, tous ces insectes qui venaient la butiner la ravissaient.

    Ah! Que la vie est belle!

    Soudain, ses rêveries sont brutalement interrompues. En une seconde elle est arrachée à ce paradis : quelqu’un, qui passait par-là, coupe sa tige et l’emporte loin, si loin. Elle perd de vue les papillons, les abeilles, le champ de tournesol… Adieu les vertes collines, adieu le vent, la pluie. Adieu le soleil!…

    Puis, elle se retrouve, en un instant, plongée dans l’obscurité d’un vétuste appartement de banlieue. Là, elle dépérit à vue d’œil, ce qui l’entoure n’est pas joyeux. Des couleurs sombres, tristes, et puis elle a le pied dans l’eau, elle déteste ça. Qui donc peut survivre dans un endroit pareil?

    Un vacarme assourdissant a remplacé le gazouillis des oiseaux ; des odeurs nauséabondes le doux parfum des fleurs. Et la lumière, peut-on nommer lumière cette faible clarté indigne d’être comparée au roi soleil?

    Résignée, elle s’endort en attendant la fin, lorsque le vase dans lequel son pied trempe se met à bouger. On la transporte dans une pièce, au fond de laquelle repose un petit garçon, sur un lit bien trop grand pour lui. C’est alors qu’une voix douce s’adresse à l’enfant et lui dit:

    “ — Regarde chéri! Je t’ai ramené un rayon de soleil à la maison! ”

    Un petit rire étouffé salua cette phrase pleine d’espoir.

    La fleur se redresse, fière, on venait de l’appeler “ Rayon de Soleil ”! Elle portait donc en elle la lumière de cet astre qu’elle aimait tant!

    Elle se met alors à resplendir de tout son cœur, le magnifique jaune orangé de ses pétales illuminent la pièce et, elle apporte ainsi, longtemps, le bonheur que l’on attendait d’elle.

    L’enfant se rétablit et recueille ses graines. Il en plante quelques-unes dans des pots sur sa fenêtre ; et sème les autres dans les terrains vagues qui bordent la cité.

    Elles se ressemèrent ici et là, et, de graines en graines, parvinrent au champ de tournesol, ce paradis si cher à leur maman!

    « Le crayon qui voulait devenir écrivainL'habit de clown »
    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :