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Cette nuit mon ami
Le Berger de la lune
A déposé sous mes rêves
Ces quelques mots dorés:
"Sais-tu quelle est ta magie?
Elle est amour, vérité,
Confiance, sincérité...
Elle est le temps qui aime
Accepte, et comprend...
Elle est le son
De ta conscience
Qui hurle aux vents
De ta souffrance
En souffle de schofars
Sur les sept remparts
De l'intolérance..."
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O Berger de la lune mon ami,
Il est un berger
Dont tu ne m'as point parlé.
Est-il celui que je devrais oublier
Ou celui que je devrais écouter?
O Berger de la lune mon ami,
Il est à mes côtés
Comme l'ombre de tes pensées.
Il est le gardien
D'une étoile oubliée
Perdue dans la voie lactée.
Cette perle aux reflets dorés
Brûle ses yeux
Et son cœur si pieux.
Il est fils du désert,
Et ses mots murmurés
D'un souffle si doux
Coulent sur les dunes
En vagues de caresses
Et larmes de tristesse.
O Berger de la lune, mon ami,
Vois-tu l'ombre de ses maux
Danser sur l'erg chaud.
Vois-tu mes larmes se fondrent
Dans l'ambre de ses mots,
Y sculpter l'écume mordorée
Et de dentelles parer
Les plus belles roses
De sable blond cristallisé .
Le Berger de la lune lui sourit,
Il joignit ses lèvres d’argent
Et souffla sur les dunes.
Il s’en éleva une douce mélodie,
Une écharpe de sons soyeux …
Ecoute le vent, écoute le sable,
Ne vois-tu pas Auréale
Que tu es son étoile ?
Ecoute le vent sur les roses,
Tu percevras sous la lune
Les chants de l'éternité,
Ceux des peuples épris
D’amour et de liberté.
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Le dernier des Bergers
Etait un homme fatigué.
Assis sur un rocher
Il se mit à pleurer.
L'ultime agneau était né.
Le troupeau décimé
Qu'il n'avait pas su mener
A la source sacrée,
Jonchait la plaine ocrée.
Et le petit n'avait de cesse de bêler.
Le Berger le savait condamné.
Le turban bleu de ses pensées
Se déroulait à ses pieds
Berçant le nouveau né
De la plus douce mélopée,
Echo de l'amour désenchanté.
Le ciel aux reflets cuivrés
Couvrait la mort disséminée
D'un linceul mordoré.
Le dernier des Bergers
Etait un homme fatigué
Sur le sable il s’est couché,
Sous le ciel étoilé,
Dans le bleu de sa vérité
Il s’en est allé,
D’un agneau accompagné.
Son ombre désincarnée
Brossa de blanc la voie lactée…
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Une nuit, où l'ouragan de mes tourments
Désunissait l'indigo secret de mes rêves
Des remous lactés de leur écume,
Le Berger de la Lune, mon ami,
D'une pluie de perles de nacre
Anéantit cette obscure
Et mortelle étreinte.
Le Berger de la Lune,
De son souffle chaud inonda
Tout mon être d'une mélodie
De douceur, d'un chant de sirènes.
Il caressa ma joue de sa paume
Satinée, et me confia:
"Veux-tu savoir d'où je tiens
Une telle magie?"
Devant la candeur émerveillée
Et curieuse de mon coeur
Plein de reconnaissance
Il s'inclina, et de son bâton lumineux
Poudra d'or l'effervescence
De mon sommeil, couvrant ses pieds
D'une brume diaphane et ambrée,
Dans un doux murmure il me conta
L'histoire du Berger de Neptune.
« Ce trésor, me dit-il, me vient
D’un lointain Géant, un ami,
Qui me rendit la vie de sa présence
Prodigue et limpide, lymphe
De tes rêves les plus secrets.
Il est né de la douleur
Sur un grand oiseau bleu,
Et depuis ces limbes azurés
Il entreprit un long voyage.
De nombreuses nymphes s’unirent
A son interminable odyssée
Et dans son souvenir
Elles étaient autant de lunes
Apaisant de leur reflet d’albâtre
La dure morsure des ténèbres
Accablant le combat de son cœur. »
Le Berger de la Lune inspira
Les gouttelettes de brume, et reprit :
« A la recherche de l’amour,
Il côtoya indigence, folie,
Infortune, détresse, et bien
D’autres malheurs de ce monde.
Son regard effaré, noyé d’amertume,
Voyait toutes les larmes de la terre
Se déverser dans la fontaine de l’oubli
Et rejoindre ainsi le torrent des insoumis. »
O Berger de la lune, mon ami,
Les fils de soie de sa vérité
Tissent en moi une voile de révolte,
Que ton souffle entraîne
Au-delà des rivages de ma nuit.
De son bâton de lumière
Il frôla ma colère, la fit taire,
Et son récit poursuivit :
« Mon ami, ce Prince Bleu,
Décida de faire son univers
Des pleurs de la misère.
Il stoppa son périple en Neptune
La plus éloignée, invisible
Et passionnée, où il accueillit
Les sanglots de l’abnégation
Les fondant en un océan d’amour
Dont il devint le Maître des Abysses,
Le Berger de Neptune.
De l’eau, du vent et de la nacre
Il se fit un bâton et partit
En quête de sa vérité.
Il s’enfonça dans la plus grande obscurité,
Et y découvrit des trésors insoupçonnés,
Les couleurs de la lumière,
Arc-en-ciel de pureté,
Du pourpre de la passion,
De l’or de l’innocence
Aux blancs rivages de l’humilité,
Ces prodiges il a voulu partager…
Moi, Berger de la Lune, ton ami,
Moi, gardien de tes rêves,
Par lui, j’ai reçu ce don,
Sous forme de perles,
Symboles des larmes
De l’enfance martyrisée,
Afin de protéger ce qui paraît
Un songe aux incrédules.
Le Berger de Neptune,
Aux portes de la galaxie,
Maître des marines abîmes,
Portera la magie de sa lumière
De ces lointains horizons
Jusqu’à la lisière dorée
Des esprits éclairés…
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Une nuit, sous la voûte céleste
Constellant les sables du désert
D’une blancheur scintillante,
Le Berger de la Lune
Souleva, de son bâton lumineux,
Le coin de la dune où je reposais.
Une perle d’ambre tomba
Du coin de ma paupière
Et roula sur l’erg chaud.
De ses longs doigts soyeux,
Il la recueillit et d’un souffle
La destina au soleil.
Le Berger de la Lune
Me dit, le regard fixé
Sur cette nouvelle comète :
« Mon amie, je vais te révéler
L’histoire de cette étrangeté,
Le Berger de Mercure.
Il est né de sa mère et de mon père
Qui en faisaient ainsi mon demi-frère.
Cet enfant fragile et fugace,
Toujours en mouvement,
Echappait à toute autorité.
Sa mère eut si peur de perdre
Ce Prince volatile,
Qu’elle l’enserra dans les mailles
Du filet d’or et d’argent
De son amour absolu. »
Le Berger de la Lune, mon ami,
Baissa les yeux,
Le doux murmure de ses pensées
Poudra d’or la surface mouvante
De mon nocturne océan
Et tourmenta d’un trait d’argent
L’écume de mon rêve.
« De cette prison, le jeune Dauphin
Fit son élément.
Il fondit l’or et l’argent
Qu’il façonna en un bâton
Aux reflets fluctuants
De jaune et de blanc. »
O Berger de la Lune,
En cette nuit tu m’as dit
Que ce petit avait si froid
Au sein de sa mère
Qu’il sourdit de cette source aveugle,
Et ne stoppa cette folle chevauchée
Qu’en Mercure la discrète,
Si proche de ce père
Qu’il ne pouvait atteindre.
Il se fit Berger de Mercure,
Et de ce socle furtif
Il observait le parcours
Des âmes perdues,
Espérant reconnaître celle
Qui poserait le pied sur l’arc-en-ciel
De sa solitude, et, chercherait
Avec lui le trésor de sa vie.
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